
Fraîchement titulaire du titre certifié Agent de sûreté intervenant dans les transports en commun multimodaux et désormais en CDI au GPSR (Groupe de protection et de sécurité des réseaux), Océane Esposito, 24 ans, revient sur son parcours atypique et son goût pour les métiers de la sécurité.
Après son brevet des collèges,Océane s’oriente vers un CAP esthétique étant plutôt attirée par les ongles.Très rapidement, elle se rend compte que ce domaine ne lui correspond pas.
Elle rejoint alors le restaurant familial, où elle travaille pendant six ans, tout en obtenant parallèlement deux diplômes de professeur de boxe sur les recommandations de son entraîneur.
Depuis longtemps, elle s’intéresse aux métiers de la sécurité, comme la police et la gendarmerie, mais elle n’avait jamais osé se lancer, principalement à cause des amplitudes horaires très variables. Après des années en restauration, où les journées s’étirent entre deux services et des soirées qui se prolongent selon l’affluence, elle ne voulait plus subir cette imprévisibilité. Le GPSR lui offre au contraire un cadre plus structuré, avec des horaires clairement définis à l’avance, même si le roulement inclut parfois du travail de nuit.
Lors de son recrutement direct auprès de la RATP, Océane est orientée vers la formation en apprentissage au sein du CFA du groupe RATP. Celle-ci lui a permis d’assimiler pleinement les connaissances théoriques tout en bénéficiant d’une première immersion sur le terrain. Avec le recul, elle se dit très satisfaite d’avoir suivi cette formation sur six mois, parfaitement adaptée à sa façon d’apprendre, qui consiste à réécrire ses cours pour mieux les mémoriser. Elle souligne également l’avantage de cette formation : « À l’issue de la formation, si tout se passe bien, on intègre le Kheops dans lequel on fait notre alternance, donc on connaît déjà l’équipe et on est en situation réelle. Je pense qu’on est plus apte par la suite à intégrer le GPSR que ceux qui sont en formation initiale. »
Elle retient également la qualité de l’accompagnement et l’investissement des formateurs tout au long de la formation. Les enseignements sont complets et essentiels pour exercer le métier. « On apprend tout ce qu’il faut pour entrer en GPSR notamment le positionnement, qui n’est pas fait au hasard en cas d’interpellation et les procédures à mettre en place en cas d’incident. On a également une formation de tir et du BTD (Bâton téléscopique de défense). On nous enseigne également les connaissances et droits juridiques nécessaires au métier. Dès le début, on nous dit que c’est essentiel et que c’est du par cœur. » La formation lui a également appris à gérer les situations à risque avec sang-froid. Elle précise qu’ils sont très sensibilisés aux dangers et qu’ils apprennent à y faire face grâce à de nombreuses mises en situation pratiques.
Ce qu’elle retient de la formation c’est avant tout le dépassement de soi. D’origine très réservée, elle craignait de blesser ses coéquipiers lors des mises en situation, elle a dû s’affirmer et prendre en assurance.
Océane explique que le quotidien des agents de sûreté est tout sauf routinier. Ils fonctionnent notamment sur du flagrant délit. Chaque équipe a une mission quotidienne : se rendre dans des gares définies et assurer la sécurité du réseau. En cas d’incident, ils ont jusqu’à 10 minutes pour intervenir à partir de l’appel du PC sécurité et de la réception des indications (station, nature de l’incident…).
Elle apprécie particulièrement l’esprit d’équipe très présent au sein du GPSR. « Au sein de l’équipe, on se connaît bien, on tourne entre nous donc on sait comment chacun travaille et on peut toujours compter les uns sur les autres. » Elle aime le métier dans son ensemble, mais ce qu’elle apprécie surtout, c’est d’être utile aux voyageurs et de les rassurer pendant leur trajet. Elle aime savoir que leur présence apporte sécurité et confiance, et que les usagers peuvent compter sur eux en cas d’incident.
À celles et ceux qui envisagent ce parcours, Océane recommande une implication totale dès le premier jour. « Il faut vraiment mettre sa vie de côté pendant la formation, il y a beaucoup d’informations à intégrer. » Pour elle, l’investissement personnel et la rigueur sont les clés pour réussir et se sentir à sa place dans ce métier exigeant.
Fraîchement recrutée en CDI, Océane souhaite avant tout se consacrer pleinement à son nouveau rôle. Elle n’exclut pas d’évoluer avec le temps, mais préfère progresser étape par étape, en consolidant ses compétences sur le terrain. « C’est un métier que j’ai toujours voulu faire et en y entrant actuellement, je me sens enfin à ma place », confie-t-elle.